jeudi 9 avril 2009

La mode bio et éthique : Nouveau phénomène!

Quoi que je lise, en presse quotidienne, magazine ou gratuite, je découvre un nouveau phénomène, qui ne ressemble en rien à une tendance éphémère : le Commerce Equitable.
En bonne citoyenne à l’affût des infos et nouveautés, j’entends de plus en plus parler de ce mot et force est de reconnaître que je n’ai pas de vision claire et définie de cette notion. Alors quand il s’agit de parler de mode bio et éthique, je nage encore plus et je suis certaine que nul ne pourrait m’expliquer clairement ce que tout cela signifie !
Et puis, clairement, comme nombre de fashionnistas, mon apriori était le suivant : La mode bio et éthique c’est moche (Je réserve ça aux baba cool et aux accro de la mode ethnique) et en plus c’est cher !
Enfin, au-delà de cela, je m’interrogeais sur deux points : Pourquoi en parle-t-on dans tous les médias ? Un nouveau marché est t’il en train de s’ouvrir ? Allons-nous devenir une génération green ?


Bref, autant de préjugés et d’interrogations qui m’ont poussé à creuser le sujet, en dépit de ma profonde méconnaissance de cette démocratisation du « bio »...Mais quand on aime la mode, on se dévoue, non ? Et puis, d’un naturel curieux, je me suis donnée pour mission de comprendre, expliquer et exposer cette fameuse notion, même si, en soit, je ne serai certainement jamais une pro green!


Alors, tout d’abord, une question : Qu’est ce que la mode bio et équitable ?

Avant de plonger dans cette notion, il s’agit tout d’abord de savoir ce qu’est le « Commerce équitable ». Tout simplement, c’est un partenariat commercial destiné à réguler les échanges internationaux entre le nord et le sud et dont les préoccupations sont l’environnement et le social.
En ce qui concerne l’environnement, sont prohibés l’utilisation des matières telles que les engrais, les pesticides de synthèse et les OGM (Je traduis : Organismes génétiquement modifiés)…entre autres ! Quant aux process de fabrication, ils doivent être moins consommateurs d’énergie, d’eau, de transports, dans le but de réduire l’impact environnemental du produit, tout au long de son cycle de vie (Utilisation des filières courtes pour limiter le nombre d'intermédiaires).
En ce qui concerne le social, les bases sont de garantir des salaires décents, de respecter le droit des travailleurs et enfin, d’interdire le travail des enfants et l’esclavage !

Quant à la mode « éthique » (Et non « ethnique »…), elle est tout simplement née dans le sillage du Commerce équitable et du développement durable !!! C’est un concept nouveau puisque jusqu’alors, les consommateurs n’avaient pas conscience de l’impact de leurs vêtements sur la planète…Aujourd’hui, ils saisissent que leurs achats massifs de vêtements ne sont pas neutres en termes de pollution et de réchauffement climatique.
La mode éthique est donc plus qu’un simple phénomène de mode, par définition éphémère et vouée à disparaître. Elle s’inscrit dans la durée et, au vu des nouvelles tendances de consommation et de la prise en compte de plus en plus importante de l’environnement par les consommateurs, les créateurs et enseignes de prêt-à-porter, on ne peut que lui prédire un développement continu dans les prochaines années !

En gros, la philosophie est la suivante : En marge de la qualité et du prix, le consommateur est de plus en plus en quête de sens et le but, in fine, est de freiner cette course au profit, au détriment de la personne.
Pour toutes celles qui font la moue en me lisant, sachez qu’il n’y a pas de réelle différence entre un vêtement bio et un autre non bio ! Ce qui va différer, ce sont les matières (laine, coton bio, soie, lin, chanvre, PVC, fibre de bambou…) et donc les labels sur les étiquettes :

→ L’éco label européen, « la fleur »
→ Le label « IMO »
→ Le label « Eko »

Maintenant que nous en savons toutes un peu plus sur cette mini révolution, demandons nous pourquoi nous sommes assaillies d’informations sur ce nouveau phénomène.
Car, je ne sais pas pour vous, mais moi je remarque que le bio est devenu ultra tendance ! Des articles spéciaux sont consacrés au bio dans tous les magazines féminins qu’on adore (Glamour, Cosmo, Elle, l’Express Styles…), dans la presse quotidienne nationale et même chez Colette on met en avant les accessoires « verts » !
L’explication de cette déferlante médiatique est que la terre est en danger et l’opinion s’est enfin résolue à écouter les « écolos » (Ceux qu’on prenaient pour de doux rêveurs il y a quelques années Ex : Nicolas Hulot) qui arguent et scandent que si nous ne changeons pas notre mode de vie, nous allons droit à la catastrophe. En effet, pêle-mêle, la fonte des glaciers, la disparition d’espèces, la pollution, la déforestation et le réchauffement climatique ne sont pas des cas anodins…
Peu à peu l’opinion se mobilise pour que nous puissions garantir un avenir à nos générations futures et cela se répercute, entre autres, sur nos habits, même si cela peut paraître dérisoire !


En effet, de plus en plus, on voit éclore de nouvelles marques bio et éthiques telles que : Ethos, Ideo, Veja, Seyes, Machja, Tudo Bom, Cool Mum's, Altheane, Peau éthique, Junkystyling, Pachacuti, Ekyog, les Racines du Ciel, Leaf, Nu Jean, Ekyog, Moda Fusion, Andrea Crews, leny, Patagonia, Machja, les Fées du bengale, Enamore, Pachama, Edun, Poulpiche, Article 23…Leur credo ? De la qualité et du glamour tout en étant aux normes environnementales !

Mais, ouvrons les yeux, de plus en plus de marques grand public commencent à s’y intéresser et à créer des produits, voire des collections complètes en matières biologiques. Ex : H&M, La Redoute, Camaieu, C&A, Celio, Etam, Monoprix, Levis, Wrangler, Melting Pot, Roxy, American Apparel, Naf Naf, Petit Bateau, Adidas, Timberland…Toutes ces nouveautés sont sous nos yeux mais nous ne les voyons pas car nous n’avons pas le réflexe de regarder les étiquettes et d’autre part, aucune communication ni publicité n’est faite autour de ces événements !

A contrario, beaucoup de grands couturiers boudent encore la vague écolo, même si pour certains c’est devenu une vraie philosophie de vie.
C’est par exemple le cas de Vivienne Westwood : Pas de fourrure et une collection actuellement en boutique qui comporte des robes imprimées de multiples zéros, correspondant aux 30 milliards de dollars nécessaires pour sauver la forêt amazonienne. Quant à son dernier défilé il s’appelle « +5 degrés » afin d’alerter sur le réchauffement climatique (A noter que Pamela Anderson, sa dernière égérie, est une militante en faveur de la protection des animaux).
Mais, n’oublions pas pour autant Marc Jacobs (Ligne « Save my Pole »), Louis Vuitton (Sac en cuir végétal) ou encore Jérôme Dreyfuss (Il a créé le label « Agricouture » en 2006 pour promouvoir une création respectueuse de l’environnement).
Mais la chef de file incontestable en matière de mode bio est sans nul doute Stella McCartney : Collections sans cuir ni fourrure, lingerie et cosmétiques bio, sacs 100% biodégradables, papiers recyclés et boutiques chauffées à l’ecotricity. Et au niveau personnel, elle est végétarienne, se soigne à l’homéopathie, trie ses déchets et roule en voiture écolo, rien que ça !
D’autre part, les pro « Peta » (Anti fourrure), qui sévissent aux USA, viennent en renfort de ces créateurs Ex : Pamela Anderson, Calvin Klein, Ralph Lauren, Stella McCartney, Vivienne Westwood, Pink…


Enfin, toutes ces initiatives sont fortement soutenues et applaudies par les stars « écolo » comme, Léonardo Di Caprio (Co-auteur, co-scénariste et narrateur du documentaire « La 11ème heure »), Cate Blanchet (Signataire d’Earth Hour, initiative du WWF, visant à réduire les effets de serre et création à Sydney d’un théâtre 100% écolo), Philippe Starck (Création d’une éolienne à usage domestique, de bateaux solaires et à hydrogène et d’une voiture électrique et à l’hydrogène), Kate Winslet (Tableau dans sa cuisine indiquant tous les trajets qu’elle doit faire dans la journée pour optimiser ses déplacements et sa pollution en CO2), Sting (Création de la « Rainforest Foundation » pour alerter sur le risque de réchauffement climatique) ou encore Brad Pitt (Parrain de l’opération « Make It Right » à la Nouvelle Orléans pour créer 150 maisons écologiquement durables).
Mais le plus engagé de tous est sûrement Bono. Depuis 1999, il prend une part active à la campagne visant à annuler la dette des pays du tiers monde. En 2002, il crée une organisation appelée « DATA » (pour Debt, Aids, Trade in Africa) dont le but est d'informer sur les dettes des pays d'Afrique, l'épidémie du SIDA et les règles de commerces inéquitables. En janvier 2005, en marge du Forum économique mondial de Davos, il participe au lancement d'un label de produits Product Red dont les bénéfices sont destinés à financer des programmes de lutte contre le sida et la malaria.En février 2003, le président français Jacques Chirac lui remet la Légion d'honneur. En décembre 2005, Bono est déclaré personnalité de l'année 2005 par le magazine américain Time pour son combat en faveur de l'Afrique, aux côtés de Bill Gates et de sa femme Melinda French !


Pour conclure, aujourd’hui, la mode éthique et bio n’est plus une utopie.
Tout simplement, pour apporter votre pierre à l’édifice, voici quelques objectifs à vous fixer : Donnez vos vêtements (A des associations telles que la Croix-rouge ou bien à des amies via du troc : ludique !) ou bien courez les friperies pour faire vivre les habits !
Le but n’est pas de renoncer à la mode (On en est trop amoureuses pour ça !) mais de consommer différemment, en mixant mode classique et éthique….Car le shopping, c’est avant tout un instant plaisir !!! Vous verrez, vous trouverez des accessoires aussi trendy et branchés que n’importe quelle autre griffe non bio…Faites moi confiance ;-)

A visiter : Le salon du luxe et du développement durable les 15 et 17 mai 2009, au Palais de Tokyo à Paris.


Chaussures Veja







Petit Bateau : ensemble bio




T-Shirt bio Monoprix



Collection bio Les 3 Suisses




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